Les amateurs de Tzampata ont un nouveau terrain d’entraînement à disposition. Les travaux de reconstruction du tronçon juste en dessus de la gare de Fribourg touchent à leur fin. Le site, laissé en friche pendant des mois, avait agacé en avril des citoyens du quartier qui se demandaient pourquoi le chantier n’était toujours pas en marche. A des questions émanant du Conseil général, la Ville avait alors répondu que ces travaux n’étaient pas de son ressort, mais de celui de tiers. Il est parfois des chantiers apparemment anodins qui peuvent s’éterniser. C’est le cas de la rénovation des escaliers du Guintzet sur le segment situé entre le CO de Jolimont et la gare (à côté de la passerelle métallique) très fréquenté notamment par les nombreux étudiants de la zone et dont les travaux devraient être achevés à la mi-octobre – il reste à poser les dalles des paliers et la barrière de protection au niveau du trottoir. Des travaux qui se seront fait attendre, suscitant ainsi deux interventions au Conseil général et la grogne de citoyens du quartier qui s’interrogeaient: «Le chantier reprendra-t-il ou va-t-il définitivement se transformer en pâturage?» En avril, un drapeau blanc avec un point d’interrogation avait même été planté au milieu du terrain.
Lors d’une séance du Conseil général de Fribourg en octobre passé déjà, Gérald Collaud, élu du Centre Gauche-PCS et par ailleurs coprésident de l’association de quartier Gambach-Guintzet, avait demandé quelques explications sur l’avancement des travaux, comme le rappelait ce printemps «La Liberté». «Il reste à terminer les escaliers du Guintzet qui se trouvent juste en dessus du giratoire de Tivoli. Or, après la mise en place des conduites du chauffage à distance, les travaux se sont interrompus. Ce chantier perdure depuis plusieurs semaines», s’étonnait-il, avant de questionner le Conseil communal sur la raison de cet arrêt, la date à laquelle les travaux vont reprendre et le délai dans lequel on peut espérer qu’ils seront achevés.
Une réfection financée par Groupe E Celsius SA et Eau de Fribourg SA
«Le chantier en question concerne non pas des travaux de la Ville, mais des travaux de tiers, à savoir Groupe E Celsius SA pour le chauffage à distance et Eau de Fribourg SA pour l’eau potable», lui avait alors répondu Elias Moussa, conseiller communal en charge de l’édilité. «Les deux maîtres d’ouvrage se sont coordonnés pour placer les conduites dans la bande arborisée, en parallèle de l'escalier, expliquait-il. En cours de chantier, ils ont constaté l'impossibilité de faire passer les conduites sans démonter une partie de l'escalier. Ce qui n'était pas prévu initialement. Nous avons alors donné des instructions aux deux maîtres d'ouvrage pour sa remise en état.» Et Elias Moussa de souligner: «Malgré une relance le 20 octobre 2023, la Ville est à ce jour dans l’attente de la nouvelle demande du permis de construire ainsi que du planning de reconstruction.»
Au début de l’été, alors que le permis de construire avait été délivré à la mi-mars, une autre conseillère générale du Centre Gauche-PCS, Sofia Fernandes, revenait à la charge en s’inquiétant non seulement de la lenteur des travaux mais aussi de l’absence d’informations concernant la réfection de ces escaliers précédemment de belle facture, selon elle, et bordés de bosquets de rhododendrons. «Quelle a été la stratégie de rénovation? Des études comparatives ont-elles été faites? Une utilisation durable des matières premières a-t-elle été considérée? Que sont devenus les rhododendrons?», demandait entre autres Sofia Fernandes à l’exécutif.
Ne pouvant être transplantés, les rhododendrons ont été mis en décharge
Dans sa réponse, datant du 2 juillet, le Conseil communal explique que «les escaliers ne seront pas réalisés à l'identique. Leur largeur reste la même (3 mètres) mais la finition des matériaux change, les mains-courantes sont remplacées (réalisées par les ateliers de la Voirie) et l’esthétique a été remise «au goût du jour». Les parties végétalisées latérales sont aussi repensées au profit de la végétation extensive qui nécessite moins d’entretien et favorise la biodiversité». En outre, selon la Ville, la variante du projet a été choisie en tenant compte de l'intégration au site (topographie, réseaux souterrains, sécurité des usagers) et des contraintes financières.
«Comme il s’agit d'un chantier privé, nous n'avons pas d'informations au sujet de la durabilité, ajoute-t-elle. Le béton démoli a été transporté en décharge pour suivre un processus standard de recyclage. Les matériaux n’étaient pas réutilisables, encore moins revendables. Quant aux rhododendrons, ils ont été arrachés. Leur dimension et la configuration du système racinaire ne permettaient pas une éventuelle transplantation.»
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