«Halte à tous ces chantiers interminables dans le quartier d’Alt!»
- Gazette-de-Fribourg / FG
- il y a 6 jours
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Dernière mise à jour : il y a 5 heures
Lors des assises annuelles de l’Association du quartier d’Alt (AQA), des habitants ont exprimé leur ras-le-bol en raison de la lenteur de certains travaux qui éventrent actuellement ou vont éventrer les rues Joseph-Piller, Jean-Grimoux, Saint-Michel et Saint-Pierre-Canisius. Certains habitants voient rouge. Les comptes de l’AQA présentent par ailleurs la même couleur et l’association a ainsi décidé d’augmenter légèrement les tarifs de location de l’Arsen’alt dès le 2e semestre 2025, tout en les gardant «accessibles en comparaison des prix du marché».

«Le quartier d’Alt, c’était chouette et agréable à habiter, mais ce n’est plus vraiment le paradis depuis deux ans et demi avec tous ces travaux qui n’en finissent jamais!» Tel est le cri du cœur lancé par un ancien président de l’AQA dans le cadre des assises annuelles. Juste avant cette intervention, le conseiller communal Elias Moussa avait énuméré, dans son mot de la Ville de Fribourg, les chantiers en cours dans le quartier: rue Joseph-Piller, jusqu’en juin 2025, pour l’extension du chauffage à distance (CAD); rue Jean-Grimoux, de juin 2025 à mars 2026, pour la même raison; rue Saint-Michel, du printemps 2025 au printemps 2026, pour la requalification de l’espace public par le Canton et enfin la rue Saint-Pierre-Canisius, de juillet à décembre 2025, également pour y implanter le CAD. Sans oublier que le chantier visant à agrandir la Bibliothèque cantonale et universitaire (BCU) se poursuivra jusqu’au début de l’année prochaine et que la requalification de la rue de l’Hôpital devrait être menée par la suite.
«On dirait parfois des chantiers d’occupation sans délais à tenir»

C’est la durée interminable de certains de ces chantiers qui exaspère certains habitants de ce quartier majoritairement résidentiel et réputé pour sa qualité de vie. «On dirait parfois des chantiers d’occupation, sans délais à tenir et avec peu d’ouvriers qui y travaillent, a ainsi lancé l’un d’entre eux, dont la patience a atteint ses limites. Je prie donc instamment la Ville d’intervenir pour accélérer la cadence et assurer la haute surveillance des travaux pour le bien-être de la population.» Au nom des autorités, Elias Moussa lui a répondu que la Commune était «la première frustrée» par cette situation. «Pour l’extension du chauffage à distance, où nous ne sommes pas le maître d’ouvrage, il est toutefois difficile d’imposer quoi que ce soit», a insisté l’élu qui, a admis diplomatiquement, que la politique de communication de Groupe E Celsius, en charge de ces travaux, a «encore une marge d’amélioration».Il ne faut pas oublier non plus, selon le conseiller communal, que certains travaux imprévus doivent permettre à l’exécutif de remplir sa mission. Ainsi, une conduite qui n’a pas tenu à la rue Saint-Michel, où les travaux du CAD ont été achevés, nous obligera à rouvrir la chaussée après l’été pour que l’approvisionnement en eau potable de la ville ne soit pas menacé.»
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Un autre chantier devrait par ailleurs démarrer cet automne dans le quartier d’Alt: «celui qui vise à requalifier les abords de l’Edilité à la rue Joseph-Piller», a informé Elias Moussa. «L’objectif de ce projet, mis à l’enquête ce printemps, est d’aménager un nouvel espace public convivial, de planter des arbres et de mettre en place du mobilier urbain. «Qu’en est-il de la salle de gym, très utilisée dans les sous-sols, qui est dans un état catastrophique?» a alors questionné une participante à l’assemblée de l’AQA. Et d’ajouter ironiquement: «J’ai parfois envie de faire des photos pour les envoyer au journal de carnaval.» Pour le représentant de la Ville de Fribourg, «ce n’est en tout cas pas au programme de 2025. Ces dernières années, nous avons réalisé des travaux de reconfiguration par étapes, dans ce bâtiment, pour y installer par exemple un ascenseur et il n’est pas exclu que la halle de gym soit un jour rénovée et surtout son chauffage assaini. Mais actuellement nous nous penchons surtout sur son aspect extérieur et le parking.»
Des comptes légèrement déficitaires et une adaptation des tarifs

L’assemblée de l’AQA a aussi été l’occasion pour son comité de présenter des comptes 2024 dans le rouge, en raison notamment de la baisse des rentrées liées aux cotisations, qui ont quasiment été divisées par deux depuis le Covid, et de la professionnalisation de certaines tâches autrefois bénévoles au sein de l’association. «Il a ainsi fallu dissoudre des provisions pour arriver à une légère perte de 1637 francs», a annoncé Josée Cattin-Kuster, au nom des vérificatrices des comptes. Selon elle, il est toutefois logique et cohérent d’avoir engagé par exemple une personne à 15% pour gérer les locations de l’Arsen’Alt. «En 2024, il y en a ainsi eu près de 400 de régulières (cours notamment) et une centaine de ponctuelles», nous apprend le rapport d’activité dévoilé par Amélie Dubé. «Pour équilibrer les comptes, ajoute-t-elle, le comité a décidé d’adapter les prix de location à la hausse dès le 2e semestre 2025. «Les tarifs , qui n’avaient pas été modifiés depuis plus de dix ans, resteront accessibles en comparaison du marché », souligne-t-il.
L’AQA est par ailleurs en quête de relève pour son groupe de travail (GT) visant à réaffecter les étages supérieurs de l’Arsen’alt, utilisés comme lieux de stockage par le Festival du Belluard notamment. «Des idées, des forces de travail et du temps sont donc à injecter, une relève pour développer un projet est donc recherchée», a annoncé Elisabeth Longchamp Schneider au nom du GT Etages 1-2 de l’Arsen’alt. Secondée par Geneviève Gross, archiviste de la Ville, cette dernière a également classé et trié depuis 2022 tous les PV, courriers, plans et autres projets entreposés dans ces étages. «Les Archives de la Ville ont accepté d’accueillir tous ces documents dûment rangés dans des boîtes d’archivage», informe Elisabeth Longchamp Schneider.
Un quartier dynamique en quête de relève dans plusieurs groupes
Des bénévoles sont également recherchés pour la Saint-Nicolas du quartier, les fleurs devant le Marcello ou encore le journal «Mon Quartier», dont les deux corédactrices – Chiara Mombelli et Valérie Gerbex - ont annoncé leur départ après cinq ans et dix numéros. Elles seront remplacées par ZoranaSokolovska et Francis Granget. Toute force supplémentaire est toutefois la bienvenue. Pour cela, il suffit de s’annoncer à journal@quartierdalt.ch. «Notre quartier a quand même une belle dynamique», s’est réjoui Christopher Cleary, qui quitte le comité en raison de son déménagement. Lui-même et Nathalie Salamin, elle aussi démissionnaire, y ont été remplacés par Laetitia Albinati et Boris Maradan.

Parmi ses perspectives, le comité envisage notamment de repeindre la façade de l’Arsen’alt, dont les dessins d’enfants ont plus de 30 ans, par le biais d'une démarche participative. Il se préoccupe par ailleurs du départ de nombreuses familles dans le cadre de la rénovation du complexe de la Renten et des incivilités sur la place de jeux ainsi que des nuisances nocturnes dues au trafic. A noter encore que la traditionnelle fête de quartier aura lieu le samedi 6 septembre. Quant à la prochaine séance de Ciném’alt, le samedi 14 juin, elle sera consacrée à l’Espagne. > L’évolution des chantiers en ville de Fribourg peut être suivie sur www.sitecof.ch
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