Le PLR de la Ville de Fribourg demande au Conseil d’Etat de «revoir sa copie» quant à l’ancienne caserne militaire qui a été libérée par l’armée à la fin 2022, après plus de 70 ans d’occupation militaire. La section libérale-radicale souhaite que la vaste parcelle de la Poya, dont l’Etat de Fribourg est désormais propriétaire, devienne une zone d’activités économiques. Il n’y a pas que Red Bull qui donne des ailes, Rolex aussi! La future implantation du groupe horloger à Bulle, sur une surface de plus de 100'000 m2, donne des idées à la section PLR de la Ville de Fribourg en ce qui concerne le site de la Poya, une parcelle de 46'000 m2 (sans compter le parc voisin de 55'000 m2) qui est sise «quasi au cœur de la commune de Fribourg» et est «proche de toutes les voies de communication importantes (chemins de fer, autoroute, route cantonale, etc.)».
«Toutes les capitales cantonales, toutes les villes de ce pays rêveraient d’avoir une telle parcelle aussi bien située. Même si cette dernière est propriété de l’Etat, elle se trouve sur le territoire de la commune de Fribourg et son affectation doit donc se conformer au plan d’aménagement local (PAL) de la Ville de Fribourg. C’est là tout l’enjeu», estime le parti dans un communiqué de presse diffusé mardi et cosigné par la députée Antoinette de Weck et le conseiller général David Krienbühl.
Une phase transitoire d'une dizaine d'années
Selon eux, ce n’est pas le rôle du Canton de réaliser un quartier d’habitation en ville de Fribourg: «L’Etat n’a pas vocation à se substituer pour les questions d’aménagement local à une commune, écrivent-ils. C’est pourquoi nous demandons au Conseil d’Etat d’entreprendre rapidement des démarches avec la Ville pour que cette parcelle devienne une zone économique attrayante afin d’y accueillir une entreprise innovante à forte valeur ajoutée, qui a besoin d’une grande surface d’implantation et qui pourrait également collaborer avec nos HES.» Et le communiqué de citer au passage l’exemple de la société Rolex, à Bulle.
Actuellement, le site – qui héberge notamment le Musée du Vélo de Fribourg et la Banque Alimentaire Fribourgeoise – se trouve dans une phase de transition avec une utilisation diversifiée. Dans un premier temps, les locaux seront proposés tels quels à la location pour des associations, groupes d’habitants ou entreprises pour une période de 3 à 5 ans. Par la suite, l’Etat envisage de créer un quartier mixte avec des logements sur la parcelle de la Poya. Un atelier participatif a d’ailleurs été organisé le jeudi 21 mars 2024 pour discuter de l'avenir de la caserne. De nombreuses idées transitoires ou pérennes, ont été esquissées – dont un projet d'auberge de jeunesse – et seront présentées au comité stratégique cet automne. Une procédure publique sera lancée en 2025.
«La dernière zone de cette ampleur»
«Ce serait une erreur stratégique de mettre du logement sur cette parcelle, même en faible quantité, avertissent toutefois Antoinette de Weck et David Krienbühl. Le développement de tout un quartier est prévu sur la colline du Torry non loin de la Poya. Il y a dans ce sens prochainement une démarche participative qui va être lancée pour le PAD Torry-Est. Il faut à tout prix éviter que cette parcelle soit splittée en plusieurs lots.»
«Cette parcelle doit absolument se transformer en une zone unique d’activité économique, insistent les deux élus libéraux-radicaux. Nous parlons ni plus ni moins de la dernière zone de cette ampleur au niveau du territoire de la Ville et très certainement du Grand Fribourg en termes de superficie. Il n'y a pas forcément besoin de se précipiter mais il faut évidemment que l’Etat (via sa Promotion économique) et la Commune de Fribourg commencent déjà à travailler main dans la main pour attirer une société à fort potentiel (emplois à haute valeur ajoutée) qui permettrait de dynamiser le centre cantonal et lui assurer des revenus fiscaux supplémentaires bien nécessaires au vu des enjeux sociaux futurs. Sinon on risque de vivre une paupérisation de sa population à moyen terme.»
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