L’œuvre du ferronnier d’art Aldo Albizatti a été provisoirement détachée de son socle à l’aide d’un camion-grue. Le temps que l’oiseau en fer forgé subisse une cure de jouvence dans les ateliers de serrurerie de la Ville de Fribourg. Une restauration estimée à quelques milliers de francs qui devrait être achevée ce printemps.

La Grue en fer forgé qui se trouve habituellement dans le jardin du funiculaire a quitté provisoirement son nid. D’une envergure de 3 mètres et pesant plus de 500 kilos, cette sculpture d’Aldo Albizzati «migre pour être restaurée avant de regagner son emplacement dans quelques semaines», explique la Ville de Fribourg sur sa page Facebook. Cet oiseau échassier est «une réalisation très aboutie de la fin de la carrière de l’artiste», relève un panneau installé devant le socle momentanément orphelin de son œuvre. «Majestueux, l’emblème de la Gruyère est représenté dans un équilibre parfait des proportions, donnant une impression de mouvement», précise-t-il.
«Réalisée par un ferronnier d'art italien établi à Bulle, puis à Fribourg, cette sculpture fut dans un premier temps installée, en juillet 1978, devant le Convict Albertinum», apprend-on sur le site internet de Fribourg Tourisme. «La suppression du square lors de la construction du parking de la route des Alpes, entraîna le déplacement de cette œuvre dans le jardin du funiculaire [ndlr: de l’autre côté de la place Georges-Python], à la sortie de la station supérieure. Cadeau de l'artiste, elle témoigne surtout du savoir-faire de cet artisan connu pour ses travaux de restauration ou ses créations d'enseignes, de grilles et de portails.»
La Grue avait été rachetée par la Ville pour 50'000 francs en 1979

Afin de retrouver toute sa splendeur, la Grue est désormais en cours de restauration. «La sculpture a été confiée aux ateliers de serrurerie de la Ville de Fribourg pour un lifting, lit-on sur frapp.ch. Sa queue, endommagée à une date inconnue, sera notamment restaurée: les plumes brisées — conservées — vont pouvoir être soudées. Le fer forgé sera ensuite sablé et métallisé par une entreprise de Vuisternens-en-Ogoz.»
Coresponsable des collections patrimoniales de la ville de Fribourg, Zoé Spadaro a confié au média numérique fribourgeois que la sculpture d'Aldo Albizatti (photo ci-contre) était à l'origine une commande privée. «La réalisation n'était finalement pas au goût du mandataire, raconte-t-elle. Rachetée par la Ville pour 50'000 francs, elle a été chassée de la place Georges-Python par la construction du parking des Alpes à la fin des années 80.» Ancrée depuis au niveau de la station supérieure du funiculaire, elle retrouvera son emplacement actuel, où elle sera davantage mise en valeur, après une rénovation dont le coût est estimée à «quelques milliers de francs».

D’autres œuvre d’art en plein air restaurées ces dernières années
Ce n’est pas la première fois que la Ville se met au chevet de l’une des nombreuses œuvres d’art agrémentant le domaine public. Une autre sculpture à laquelle les habitants de Fribourg sont très attachés, la statue «Trinkwasser» réalisée par l’artiste fribourgeoise Franziska Koch, a dû être restaurée à plusieurs reprises ces dernières années. Également connue sous le surnom de «pleureuse», l'œuvre d'art de la rue de Romont a subi sa dernière cure de jouvence en 2019. Elle avait été déplacée pour l'occasion dans l'atelier d'Olivier Guyot, à Romont, qui a soigneusement enlevé les traces de calcaire et de tartre accumulées sur la statue au fil des années
La statue de la rue de Romont, alimentée en eau pour assurer le flot de larmes sur son visage, a été victime de plusieurs actes de vandalismes depuis son installation en 2003 dans le centre-ville de Fribourg, dont elle est une des figures. Les archives de «La Liberté» nous rappellent que «la Ville a dépensé plusieurs milliers de francs pour assurer ses remises en état successives». En novembre 2010, des individus avaient ainsi tenté de dérober le sac à commission de la «pleureuse», lui cassant un bras par la même occasion. Il avait fallu attendre juin 2012 pour la revoir dressée à la rue de Romont, après des travaux de restauration. Des problèmes techniques, empêchant l'eau de couler, avaient également retardé son retour.

Plus récemment, en juillet 2022, c’est la sculpture monumentale «Hommage au vieux pont du Gottéron», d’un poids de huit tonnes, qui avait été démontée pour être restaurée. Réalisé par le sculpteur Kuno Seethaler, l’ouvrage trônait depuis 1986 sur la colline de Miséricorde, à côté de l’Université qui en est propriétaire. Confiée à une entreprise spécialisée de Givisiez, ces travaux d’assainissement avaient surtout concerné le socle de la structure, en grès molassique, ainsi que les poutres en bois massif sur lesquelles repose la sculpture. Des éléments qui avaient été abimés par les années et la météo. En novembre 2023, après une année de remise en état, l’œuvre d'art a pu faire son retour en ville de Fribourg. En 2013, les appuis des socles avaient déjà dû être stabilisés, le béton se substituant au système porteur des poutres en bois fortement détériorées. Puis, en 2021, face aux risques de rupture par cisaillement des câbles, des travaux d'urgence avaient été effectués.
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